Voitures : quelle est la voiture avec les émissions de CO2 les plus élevées ?

Un chiffre brutal, presque indécent : 300 grammes de CO2 au kilomètre. C’est le plafond que certains véhicules explosent sans sourciller, cinq fois plus que la moyenne européenne. Les coupés survitaminés et les SUV de luxe ne reculent devant rien pour afficher des performances hors normes, quitte à faire grimper l’aiguille des émissions comme jamais.

Comprendre les émissions de CO2 : pourquoi toutes les voitures ne se valent pas

Le volume de CO2 rejeté par une voiture n’a rien d’anodin. Il découle d’un enchevêtrement de choix techniques : le type de moteur, la masse totale, le carburant utilisé, la configuration mais aussi les habitudes de conduite. Sur le banc d’essai, chaque modèle expose sans filtre son empreinte carbone. D’un côté, la citadine hybride se fait discrète ; de l’autre, le SUV massif ou la berline suréquipée affiche des résultats bien plus lourds. Cette fameuse mesure en grammes de CO2 par kilomètre est scrutée de près par l’agence européenne de l’environnement et l’ADEME qui l’utilisent comme boussole du secteur.

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Tout se joue dans la conception : plus le moteur est puissant, plus le véhicule pèse lourd, plus la climatisation ou les gadgets électroniques se multiplient, plus le bilan carbone s’alourdit. Les constructeurs font des acrobaties pour coller aux exigences européennes, mais la demande pour des voitures toujours plus imposantes ne faiblit pas.

Voici les paramètres qui tirent vers le haut ou vers le bas les émissions de chaque auto :

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  • Le carburant choisi modifie directement les émissions de dioxyde de carbone : le diesel affiche un CO2 moindre que l’essence, mais compense avec davantage de NOx.
  • Le poids du véhicule reste central : plus la voiture est lourde, plus elle consomme et plus elle pollue.
  • Tout équipement supplémentaire (écrans, climatisation, options énergivores) pèse sur le bilan carbone.

En France, la barre des 95 g de CO2/km pour les nouveaux modèles devient la norme à atteindre. Pourtant, certains véhicules s’en éloignent délibérément, preuve que le marché reste profondément inégal. Chaque modèle trahit des choix techniques, des arbitrages économiques et des compromis réglementaires, dessinant une carte du monde automobile où l’empreinte carbone varie du simple au triple.

Quelles catégories de véhicules affichent les niveaux de CO2 les plus élevés ?

Les chiffres ne mentent pas : d’après l’ADEME et l’agence européenne de l’environnement, ce sont les SUV thermiques et les grosses berlines essence qui décrochent les records d’émissions de CO2. Leur format XXL, associé à des moteurs surpuissants, génère une empreinte carbone qui explose les compteurs. Les versions essence, en particulier, dépassent régulièrement les 250 grammes de CO2/km, loin, très loin des moyennes européennes.

Dans la réalité, ce sont le poids et la surface frontale qui font la différence. Les SUV, omniprésents sur les routes françaises, affichent une soif de carburant proportionnelle à leur gabarit. Ce n’est pas qu’une tendance citadine : partout, la part de ces véhicules grimpe année après année.

Les profils qui dominent sans partage ce palmarès sont clairs :

  • Les voitures thermiques haut de gamme, berlines, coupés sportifs, 4×4 essence, cumulent les plus fortes émissions liées au transport.
  • Certains utilitaires lourds et pick-up pensés pour les particuliers n’ont rien à envier à ces modèles, dépassant fréquemment les 200 g de CO2/km.

À l’extrême opposé, les citadines compactes et les hybrides parviennent à limiter leur empreinte carbone grâce à une consommation maîtrisée. La mutation vers des voitures plus écologiques apparaît désormais comme une nécessité pour réduire le poids du transport dans les émissions nationales.

Zoom sur les modèles les plus polluants du marché

Certains modèles font exploser les compteurs. Parmi les voitures thermiques, les SUV XXL comme le BMW X5 M ou le Mercedes-AMG G63 dépassent sans sourciller les 300 grammes de CO2 par kilomètre. Ici, la performance et le prestige prennent clairement le pas sur la sobriété énergétique. Le bilan carbone grimpe en flèche avec chaque kilo supplémentaire, chaque cheval-vapeur ajouté, surtout pour les 4×4 et les versions essence les plus musclées.

Du côté des constructeurs, les géants allemands dominent : BMW, Mercedes, Audi alignent des modèles RS, AMG, M qui culminent bien au-dessus des valeurs ordinaires. Pour donner une idée concrète du fossé qui sépare ces bolides du reste du marché, voici quelques modèles emblématiques :

Modèle Émissions de CO2 (g/km)
Mercedes-AMG G63 ~370
BMW X5 M ~320
Audi RS Q8 ~305

Les voitures électriques restent à l’écart de ce triste classement. À l’usage, leur empreinte carbone frôle zéro, même si la question de la production des batteries continue d’alimenter le débat. Sur le terrain pur des émissions routières, les modèles thermiques puissants tiennent la corde, loin devant.

voiture ancienne

Des alternatives pour rouler plus propre sans renoncer à la mobilité

L’étau se resserre autour du bilan carbone de l’automobile. Face aux excès des modèles les plus polluants, les solutions alternatives s’installent peu à peu dans le quotidien. Les voitures électriques ouvrent la marche, réduisant drastiquement les émissions à l’usage, même si la fabrication des batteries pose d’autres questions sur l’ensemble du cycle de vie. En France, le parc électrique s’étoffe, encouragé par le Bonus-Malus écologique et la généralisation des ZFE, ces zones où seules les voitures les moins polluantes sont admises.

Les hybrides rechargeables séduisent aussi une clientèle en quête d’équilibre : rouler en électrique en ville, basculer sur le thermique pour rallier la province. Si leur performance carbone reste inférieure à celle des électriques pures, leur impact s’avère bien plus contenu que celui des gros SUV thermiques, surtout avec un usage quotidien réfléchi.

Plus globalement, d’autres pistes se dessinent pour réduire la pression sur l’environnement :

  • L’autopartage et la location de véhicules sobres, proposés par des acteurs comme SIXT ou des plateformes locales, permettent de limiter le nombre d’autos sur la route.
  • Les collectivités durcissent les règles avec Crit’Air, forçant les habitants des grandes villes à revoir leurs habitudes de mobilité.

Petit à petit, la mobilité devient multiple : électrique, hybride, partagée, parfois quasi décarbonée. Les choix se font désormais entre autonomie, coût et impact climatique. Le paysage automobile se transforme, et avec lui, la façon dont chacun écrit sa propre trajectoire sur les routes de demain.